Je rentre juste d’une exposition incroyable, et vu mon niveau d’excitation, je ne peux que vous la partager ! Je viens de visiter l’Orient Express, ce train si riche d’histoire et de récits, ouvert pour quelques jours d’exposition à l’Institut du Monde Arabe.
Une amie – que je remercie encore – nous a obtenu les avant-dernières places en tapotant sur le guichet on-line… et me voici dans les wagons en bois du fameux train du crime d’Agatha Christie !
Imaginé et construit au début des années 1900 par le très visionnaire Georges Nagelmackers – également fondateur de la Compagnie Internationale des Wagons Lits – l’Orient Express a marqué le début d’une révolution mondialiste post-industrielle : il réduisait considérablement l’échelle de l’Europe, rendant le voyage moins incertain, plus facile et plus agréable qu’il n’a jamais été, reliant Londres et Paris aux pays du Moyen Orient.
Sachant cela, je trépigne… pose un pied dans le premier wagon surchauffé et… me trouve dans une voiture au luxe et au raffinement exquis, couverte de bois d’acajou, de moquettes et de tissus aux couleurs beiges et rosées si envoutantes et si chaudes. J’observe avec attention les larges sièges de cuir marron ou de velours, les tables au bois laqué habillées de lampes aux abat-jour de toile rose si parfaitement plissée. L’élégance parle d’elle-même, s’impose naturellement, me transporte immédiatement. Me voilà imaginant ces dames dans leurs fourrures et ces hommes aux chapeaux haut de forme en train de lire, échanger, fumer, boire le thé en direction d’autres contrées.
Des voitures-couchettes aux lavabos d’argent jusqu’à la voiture-bar, le style art-déco et les panneaux de verre Lalique m’impressionnent par leurs formes de fleurs et de femmes à la brillance lumineuse.
C’est à ce moment précis que je réalise que je suis dans le train de toutes les convoitises des années folles. Le train dans lequel se croisaient les plus grands hommes politiques, écrivains, vedettes de cinéma et agents secrets de cette période des « nouveaux » voyages.
J’étais dans le train des passions violentes – du meurtre comté par Agatha Christie et des prises d’otage en territoire ottoman – mais aussi des passions douces d’hommes et de femmes qui aimaient se rencontrer, discuter, divaguer et flâner des heures durant devant des kilomètres de paysage.
J’étais à ce moment là, je peux le dire, dans le moyen de transport le plus désirable de l’inconscient collectif des années 20.
Être heureux, c’est aussi savoir se donner une certaine marge de liberté à soi-même. Créer sans liberté semble impossible, bien que la liberté totale de l’esprit puisse à l’inverse, nuire à l’inspiration créative. Ma liberté, ta liberté, leur liberté et notre liberté ne sont jamais comparables et toutes ressenties différemment.
Pourtant, j’aimerais dire de manière universelle à tous les hommes : « Donnez-vous la permission! », la permission d’être fort et si faible, la permission de rêver, de vouloir changer, de vous exprimer, d’avancer, d’évoluer, de ne pas comprendre, de ne pas supporter, d’imaginer, de ressentir, d’aimer, DE CRÉER…!
C’est l’été, laissez libre cours à vos pensées créatives et AMUSEZ-VOUS ! Bonnes vacances à tous !
Photo : Delphine M., London
Il y a quelques jours, je suis partie en weekend aux Pays-Bas dans la partie nord du pays, cette partie de territoire que je savais riche en nouveautés mais mystérieusement assez impopulaire dans mon entourage proche ! Et mon séjour à Utrecht ne fut pas sans surprises…
Dès le soleil levé, prendre le petit déjeuner dans le café d’une salle de sport me paraissait déjà plus qu’original, surtout quand les « machines à muscles » du pays s’entourent d’un endroit boisé, aux sièges vintages, aux tableaux pop art colorés, le tout soutenu par l’attraction gourmande de gaufres maison, muffins bio et autres mixeurs bruyants producteurs de jus de fruits frais. Vagabondant ensuite dans les rues baignées de soleil, l’architecture néerlandaise m’éblouissait. Des ruelles silencieuses, des bâtiments de briques rouges aux formes recherchées, des vélos supplantant largement quelques voitures isolées, je me sentais dans une sérénité peu ordinaire. Les gens « ailleurs », les canaux aux cours tranquille et les boutiques aux pierres apparentes faisaient de cette ville un îlot dont la puissance du dépaysement me déconcerte encore.
Quelques pas encore et me voici arrivée à l’Université d’Utrecht. Un grand escalier de bois ciselé et de marbre clair me mena aux salles de cours couvertes de portraits d’anciens diplômés pour certaines, de peintures à même les murs pour d’autres, chaque salle possédant un mélange d’art et de raffinement qui y crée une atmosphère bien particulière.
Je remarque une chose dans ce pays : le mélange du moderne et de l’ancien n’effraie personne. Le conservatisme est avant-gardiste et le design s’impose dans les pièces les plus historiques. Les boîtes de nuit y sont construites dans des églises, l’université laisse son cloître intérieur s’entourer du design le plus épuré, et les tableaux d’art moderne me sautent aux yeux dans les monastères.
Après avoir passé une journée à visiter les églises, les musées, les places et ruelles d’Utrecht, je décide de m’aventurer dans les parcs naturels du nord des Pays Bas, et notamment le parc De Hoge Voluwe. Suite à une traversée en voiture de kilomètres de dunes de sables et de savane à m’en croire en pleine Centrafrique, j’arrive enfin face au musée du parc, un musée au milieu de la forêt ! Je rentre avec envie dans cet immense espace transparent exposant les œuvres internationales de grands peintres puis, arrivée de l’autre côté du musée, m’aperçus qu’une partie des œuvres étaient exposées en plein air, au milieu des arbres sauvages. Quel émerveillement de se balader entre les branches, les oiseaux, les renards (et non je ne mens pas) pour y découvrir les œuvres de Dubuffet entre autres artistes au génie prononcé.
Un vrai plaisir!
Eglises aménagées : Loft (Utrecht) / Hotel que j’ai visité en 2009 (Kruishenrenhotel, Maastricht)
